- Contexte
- Ce que j'en attends et ce que je n'en attends pas
- Choix du bracelet
- Le positif
- Le négatif
- Les leçons
- Conclusion
Contexte
En tant que nerd, je veux tout mesurer. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai un intérêt particulier pour la météorologie. Ayant déjà fait le tour de la question, je dispose d'une station météo que j'ai conçu moi-même et j'ai des capteurs un peu partout dans la maison et à l'extérieur. J'aimerais bien mesurer tout ce pour quoi on dispose de capteurs...
Alors, quand Olivier est venu me faire coucou et qu'il en a profité pour me faire une démonstration de son drone Dji Mavic Mini, je suppose qu'il pensait m'insuffler l'envie d'en posséder un, sans se douter un instant que mon intérêt allait se porter sur quelque chose de plus petit et de bien moins cher : son traqueur d'activité, qui a réveillé en moi le désir de tout mesurer, y compris moi-même, que j'avais momentanément mis en sourdine.
Je n'ai porté une montre que brièvement dans ma vie, alors j'ai décidé de commencer par un bracelet connecté, histoire de voir si j'arrivais à me réhabituer à avoir quelque chose au poignet en permanence, avec le but avoué que je finisse par passer sur une Apple Watch.
Ce que j'en attends et ce que je n'en attends pas
Spécifiquement pour cet achat, j'attends évidemment de savoir si je vais supporter de porter un bracelet ou une montre. Mais au-delà, en admettant que je le supporte, j'espère disposer d'un maximum d'informations sur "ma santé" (mes caractéristiques physiques). Des données brutes, diverses et variées, utiles ou non mais réelles.
Le nombre de pas ou les calories dépensées, je suppose que c'est un acquis, et que n'importe quel traqueur d'activité les mesure. J'aimerais bien un suivi de mon rythme cardiaque par exemple. Mais plus généralement, plus il y a de capteurs intégrés, mieux ce sera.
Je veux des infos, un max d'infos sur ce que fait mon corps. Juste parce que j'aime ça. Par contre, j'aimerais éviter les messages d'encouragement, ou pire, les messages culpabilisants. Je ne cherche pas un bracelet connecté qui me pousse à faire plus de sport : je n'en fait pas, je n'en ferai jamais, ce n'est pas mon but. Mon activité physique principale (m'occuper de 15 enfants 🐕🐈🐓🐐) n'est pas considérée comme du sport, mais j'ai une bonne santé (exception faite d'une hernie discale qui occasionne de temps en temps une invalidité partielle...).
Je n'ai pas besoin de faire 10 000 "pas" par jour ou 15 minutes d'"exercice". Ce sont des conseils d'ordre général, exprimés avec des unités qui ne correspondent à rien de "physique" (dans le sens, discipline scientifique), et je pense que le sens vulgarisé de ces mots entraîne une phobie ou une obsession. Je brûle autant de calories en m'occupant de mes enfants qu'en marchant 10 000 "pas", et je m'y attelle plus de 15 minutes par jour.
C'est précisément ce que je cherche dans un capteur d'activité : me donner raison sur ce point, pour qu'on cesse de s'imaginer que je mène une vie de noix de Saint Jacques1, collé devant mon écran 12 heures par jour.
Malheureusement, jouer à la bagarre avec le chien et les chèvres ou au lancer de souris en peluche avec les chats, faire des câlins aux poules et nettoyer leur habitat ne sont pas reconnues comme activités physiques dans les applications de santé. Mais honnêtement, ça devrait !
Choix du bracelet
Mon choix s'est porté sur un Honor Band 5, et ce pour plusieurs raisons.
Je ne compte pas le porter longtemps : je me laisse un mois pour apprécier (ou pas) sa présence à mon poignet et sa pertinence. Si ça me convient, je passe sur une Apple Watch. Si ça ne me convient pas, je ne porterais rien d'autre, évidemment.
Par conséquent, inutile d'investir dans un bracelet cher. Le Honor Band 5 se trouve à moins de 40 euros, c'est moitié moins que le budget que je pensais nécessaire, c'est donc parfait.
Du coup, peu m'importe l'obsolescence (très relative) du bracelet, ou le manque de fonctionnalités, et même l'inexactitude de certaines données : il sera soit oublié, soit remplacé assez rapidement. Dans tous les cas, je peux même lui ouvrir le ventre sans culpabiliser pour voir ce que je peux en faire (il y a peut-être moyen de réutiliser la batterie par exemple).
Le positif
Le point que j'apprécie le plus est qu'il n'a pas besoin d'envoyer des données à Honor. Si un compte Honor/Huawei est bien requis pour procéder à son installation (qui implique de fait l'installation d'une application sur le téléphone), il est possible de totalement désactiver l'envoi des données ultérieurement. Il ne communiquera alors qu'avec mon iPhone, où deux applications vont donc cohabiter : Apple Santé qui va récupérer les donnés de Honor Santé.
On retrouve les données classiques, telles que le nombre de pas et les calories dépensées, et des données peut-être un peu moins classiques dans cette gamme de prix comme le rythme cardiaque et la saturation en oxygène. Et puis il y a le suivi du sommeil qui est fait en collaboration avec l'iPhone : le bracelet détecte les différentes phases du sommeil et l'iPhone surveille sa qualité, incluant des enregistrements audio des ronflements et le niveau de bruit ambiant. C'est vexant (s'entendre ronfler à faire craquer les joints des murs2 est traumatisant...) mais ce sont des informations intéressantes auxquelles je n'avais pas pensé : c'est exactement ce que je voulais.
D'ailleurs, on peut faire autant de reproches que l'on veut à l'application d'Honor, mais je trouve que la quantité d'informations qui s'y trouvent est très satisfaisante. J'étais très content de savoir que le bracelet disposait d'un capteur supplémentaire par rapport aux autres bracelets de sa catégorie (la saturation en oxygène), mais j'ignorais que je n'en n'avais pas vraiment l'utilité ! Ce sont les encarts d'informations qui m'ont appris qu'il était surtout utile aux sports d'altitude (alors que le Honor Band 5 n'intègre malheureusement pas de capteur de pression atmosphérique, ce qui lui aurait permis de détecter les 25 ascensions et descentes quotidiennes de mes escaliers...).
Autre point - très - positif : l'autonomie du bracelet. Je sais que je ne peux pas en attendre autant de l'Apple Watch (que je devrai recharger toutes les 18 heures d'après les données officielles), mais si je finis par l'acheter, ce point ne sera pas rédhibitoire. Bref, le Honor Band 5 s'en sort très bien : je l'ai poussé à dix jours sans recharge, avec le suivi du rythme cardiaque activé en permanence. De plus, j'aime bien le petit clip qui s'y attache. J'y ai glissé un embout de câble USB magnétique : c'est très pratique, je recommande.
Le négatif
Bien que je me sois fait au bracelet, le plastique est un truc d'imberbe. Je suis poilu et fier de l'être, mais c'est plus ou moins incompatible avec le plastique employé par Honor, alors qu'il n'est pas forcément de mauvaise qualité. Le problème, c'est qu'une fois mouillé, ce qui arrive très souvent dans la journée étant donné le rythme auquel je me lave les mains, il devient assez collant, et mes poils s'emmêlent dessus et c'est assez désagréable. Ce problème n'existera plus avec l'Apple Watch, considérant les différents types de bracelets disponibles.
À vrai dire, c'est bien le seul reproche que j'ai à faire, le seul point qui, au quotidien, s'avère un peu gênant. Il y aurait d'autres choses à en dire pour quelqu'un qui l'utiliserait vraiment comme un bracelet de sport, comme l'absence de GPS, l'écran tactile qui manque un peu de répondant, voire la faiblesse de la compatibilité avec les téléphones portables (chez Apple, je dois faire l'impasse sur les options de personnalisation, des possibilités de notifications limitées, etc.).
Je pourrais aussi lui reprocher son manque d'ouverture : j'espérais pouvoir stocker les données qu'il collecte sur mon serveur de façon plus ou moins native ou en tout cas facile, ou pouvoir lui envoyer des notifications personnalisées, ce genre de choses.
Autant de "défauts" qui n'ont aucune importance à mes yeux puisqu'ils seront rendus complètement obsolètes par le passage à l'Apple Watch.
Les leçons
J'en suis à la moitié de ma "période d'essai", mais je sais déjà quelle sera l'issue. Je tolère bien le bracelet à mon poignet, et même si l'Apple Watch est moins discrète, son revêtement sera plus agréable. La quantité de données que l'Apple Watch peut capter et me restituer dans une unique application constituent deux excellents points supplémentaires. Si je suis très content des données remontées par un "simple" bracelet, l'Apple Watch me comblera.
En prime, j'ai eu confirmation de mes supputations : je me connais, je connais mon corps, je l'écoute, je sais comment il fonctionne, et le traqueur d'activité me le confirme. Il ignore que mon activité physique ne consiste pas en la course ou le vélo, mais il n'ignore pas que j'en ai une, et c'est tout ce qui compte. Enfin, étant sujet aux insomnies chroniques, le suivi du sommeil est une catégorie de données qui m'est particulièrement utile et intéressante (et vexante...).
Conclusion
Du coup, en attendant l'arrivée de l'Apple Watch dans les mois à venir, je suis en confiance. Je vais passer d'un bracelet à 40 euros à une montre Apple à 500 euros. Nul doute que le changement de gamme s'accompagnera d'une accumulation de données que je pourrais analyser et confronter à ma propre perception de mon corps.
Et en plus, c'est un gadget technologique parmi les plus avancés et les plus luxueux, tout en étant assez main stream pour ne pas être ostentatoire. Je risque même d'en faire un accessoire "de mode", moi qui ne suis pourtant pas de cette veine-là...
Ce qui me surprend le plus dans toute cette histoire en fait, c'est qu'il y a quelques mois à peine, je disais à mon ami Christopher (qui m'a introduit dans l'univers merveilleux d'Apple) qu'il était peu probable que je m'intéresse un jour à l'Apple Watch. Et c'est "à cause" de mon ami Olivier que je vais finir par en avoir une !