Après une année 2023 catastrophique, il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre de mon existence. Je dois consolider un état d'esprit positif, et étant matérialiste, ça passe évidemment par l'acquisition de biens matériel. La banque a fait la gueule, moi par contre, ça va mieux, pourvu que ça dure 😊
Mon premier iPhone de première main
Après avoir longtemps hésité avec un iPad, j'ai fini par jeter mon dévolu sur le magnifique iPhone 15 Pro Titane Bleu. Venant d'un iPhone 6S Plus (légué par mon épouse suite à son achat d'un iPhone 12 Pro Max), j'ai sauté 9 générations d'un coup, et ça se sent.
Je craignais qu'il soit trop grand (je n'étais pas fan de la taille du 6S Plus), mais en fin de compte, vu la place qu'occupe la sublime dalle OLED Pro Motion, il reste compact. Il a la taille parfaite pour moi, agréable dans la poche comme dans la main, et le titane le rend plus léger ce qui n'est pas pour me déplaire.
Alors que mon 6S Plus était docké en permanence près du lit et que je ne l'emmenais jamais nulle part, j'ai envie de prendre le 15 Pro tout le temps avec moi, partout où je vais (c'est-à-dire entre mon bureau et le jardin...).
J'en suis d'autant plus content que c'est mon premier iPhone de première main, et vu la durée de vie des iPhones, c'est un investissement largement rentable (le 6S Plus a tenu 8 ans, et je ne m'en sépare que parce que je voulais un écran OLED avec Pro Motion).
Je suis content de bénéficier de tous les derniers raffinements proposés par Apple, et je m'amuse avec des fonctionnalités parfois futiles (les memojis), parfois bluffantes (le son et l'image, y compris et surtout la photo), mais toujours exécutées à la perfection.
Les fonctionnalités liées à Continuité en particulier ont ma préférence. Plus besoin de webcam ou de micro, c'est l'iPhone qui les remplace, et ce, sans-fil. On verra après que ce point précis (le "sans-fil") est au coeur des changements qui surviennent au niveau de mon matériel.
Bref, je suis in love de mon iPhone 15 Pro Titane Bleu.
Installation audio/vidéo
Jusqu'à maintenant, j'avais une installation audio/vidéo compliquée et pénible à gérer au quotidien. Jugez plutôt.
Je disposais d'un écran Huawei MateView GT34 (à droite ci-dessous) et d'un Alienware 25.
Le premier est un écran incurvé de 34 pouces en 21:9 d'une définition de 3440x1440, autrement appelée 3K, avec un taux de rafraîchissement de 165Hz, en tout cas en USB-c. C'était mon écran principal, celui sur lequel je travaillais et je jouais.
Relié à mon Mac mini M2, pas de problème, j'atteins les 3K @165Hz en USB-c. Par contre, puisque ce n'est pas une définition dite "Retina", j'avais le choix entre devoir agrandir le texte dans TOUTES les applications, ou une UI assez crade. Un des revers de la médaille pour être dans un environnement Apple : il n'y a pas de demi mesure. Soit on a la même chose que le commun des mortels, soit on doit passer élitiste. Le 3K n'entre dans aucune des deux catégories, donc j'ai été contraint de m'amuser à augmenter la taille des caractères partout où c'était possible. J'ai fait avec, mais c'était loin d'être optimal.
Branché à ma machine de jeu en DisplayPort, j'ai été désagréablement surpris de constater qu'il ne m'était pas possible de dépasser 100Hz sans que l'écran se mette à clignoter de façon assez désagréable, comme s'il essayait de passer d'une source à l'autre toutes les 15 secondes, malgré un câble de grande qualité (mais peut-être trop long). Impraticable, donc en fin de compte, je suis resté à 100Hz.
Ces désagréments sont d'autant plus dommageables que sa dalle VA offrait une très belle image, avec de beaux contrastes, mais au prix d'une rémanence assez importante.
Assez déçu de ce moniteur, surtout qu'à peine déballé, j'avais déjà deux pixels morts, mais c'est devenu une habitude...
Le deuxième écran est une dalle TN hyper-réactive comme Alienware sait les faire. C'était mon écran principal avant l'acquisition du MateView. Il me servait ensuite comme écran secondaire pour le travail, et comme écran pour l'AppleTV.
Rien que pour la partie vidéo de mon installation, il y a déjà presqu'une dizaine de câbles. Pour la partie audio, c'est encore pire.
Outre mes Logitech Z906, sur lesquelles je sortais le son du PC de jeu via un câble triple-jack, je sortais aussi le son de l'AppleTV via un extracteur audio HDMI/optique, mais sans en être franchement satisfait, et surtout, il ne m'était utile que pour l'AppleTV. Sortir un son 5.1 de mon Mac mini s'est révélé un enfer, même après avoir acheté une carte son externe (!).
J'ai alors rendu mon installation encore plus complexe en introduisant un autre moyen de sortir du son : un HomePod Mini.
Problème : le HomePod Mini ne peut pas être appairé de façon permanente à l'AppleTV. À chaque démarrage du boîtier TV, je devais sélectionner manuellement l'enceinte sur laquelle le son sortait. Donc, j'ai le HomePod Mini "occasionnellement" sur l'AppleTV, les Z906 sur le PC de jeu, et le Mac mini sur les Z906 en optique via une carte son externe.
Le pire dans tout ça, c'est que seule l'installation avec triple-jack sur le PC de jeu me donnait pleine satisfaction. Pourtant, le HomePod Mini est une très bonne petite enceinte, jolie, pratique et utile (je me sers tout le temps de Siri), capable de sortir un son exceptionnel pour une enceinte de cette taille.
Alors, j'ai décidé de tout changer. Tout virer, partir d'une feuille blanche. Arrêter de récupérer des trucs à droite et à gauche : pour ma nouvelle installation, je mets le paquet.
J'ai donc remplacé mes deux écrans par un téléviseur, le LG C3 de 55 pouces. À la base, je partais sur du 42 à 48 pouces. Mais une fois que je l'ai vu dans le magasin (en promo au prix que j'avais prévu pour une taille inférieure), je n'ai pas voulu rater l'affaire. Un peu inquiet quand même, je me disais qu'il serait trop grand pour mon bureau.
Il est énorme. Gigantesque. Mais il n'est pas trop grand : il se révèle juste parfait. Ostentatoire, comme j'aime, mais néanmoins parfaitement utilisable !
Pas le moindre pixel mort, une image époustouflante (OLED 120Hz), et surtout, il offre la connectique sur laquelle repose tous mes espoirs : 4 ports HDMI 2.1, tous permettant d'atteindre 120Hz, et l'un d'entre eux compatible eARC...
J'ai remplacé mon AppleTV par une AppleTV 4K de 3ème génération, notamment pour une fonctionnalité bien précise : la possibilité de relayer le signal audio en provenance du port HDMI eARC de la TV vers les enceintes gérées par l'AppleTV, en l'occurrence une paire de HomePods de 2ème génération qui, elles, peuvent être appairées en permanence à l'AppleTV. Ainsi, peu importe le périphérique d'entrée, le son sort toujours sur les HomePods.
Et ça marche, et même extrêmement bien !
Du coup, j'ai réduit mes kilomètres de câbles à seulement 3 HDMI, respectivement pour l'AppleTV, le Mac mini et le PC de jeu. Le reste, c'est sans-fil (et évidemment, les inévitables câbles d'alimentation).
Non seulement j'économise une dizaine de câbles divers et variés, mais en plus, le son est exactement ce qu'il doit être : parfait. J'ai été très surpris par la spatialisation, précise et dynamique, qui me ferait presque oublier que je n'ai que deux enceintes. Regarder mes films est devenu aussi agréable qu'au salon, et jouer dans cet environnement visuel et sonore est un plaisir délectable.
Les HomePods sont un choix que j'estime particulièrement intelligent. J'avais prévu un budget de plus de 1000 euros pour une barre de son avec un caisson de basses et éventuellement des satellites arrières. Pour les deux tiers de ce budget, j'ai opté pour une paire de HomePods, et j'ai voulu faire confiance à Apple pour le confort d'utilisation, la facilité de l'installation et la qualité, et je pense avoir eu raison.
Je n'ai jamais rien eu d'autre de toute ma vie que du 5.1 partout où j'avais besoin de sortir du son, alors j'allais être très critique avec une simple paire d'enceintes, mais le fait est qu'en tous points et pour mon cas d'usage particulier, les HomePods me comblent et me donne une satisfaction largement supérieure à mes Z906.
Je considère une foule de détails pour en arriver à cette conclusion, comme le volume d'écoute, la spatialisation, la facilité d'installation et d'usage (je rappelle que mon installation fonctionne aussi avec un PC sous GNU-Linux), la quantité de câbles à déployer, etc.
En bref, mon installation audio/vidéo est un triomphe.
Mais...
Mais l'AppleTV est - pour l'instant - incapable d'aller à plus de 60Hz et le port HDMI du Mac mini non plus. Pour l'AppleTV, ce n'est pas très grave dans la mesure où le 120Hz rendrait juste l'interface plus agréable à utiliser ; il n'y aurait pas de gain pour les films. Pour le Mac mini, c'est plus embêtant pour moi.
L'astuce consiste à passer par un adaptateur USB-C vers HDMI. Seul celui-ci a fonctionné pour moi, après une mise à jour demandée par email au fabriquant. Ça me semble étrange comme façon de faire mais je m'en fous, ça fonctionne.
Mon PC de jeu étant physiquement situé dans le placard sous l'escalier, c'est par un trou percé dans le mur que doit passer mon câble vidéo. Je vous passe les détails mais en gros, avec ma nouvelle TV, le câble actuel est trop court (et en plus, c'est un câble DisplayPort). Or, j'ai besoin d'un câble assez long ; plus long que les 2 ou 3 mètres maximum recommandés. Il se trouve qu'il existe des câbles dopés à la fibre optique qui permettent des longueurs beaucoup plus grandes (de l'ordre de 30 mètres). Dans mon cas, 5 mètres sont suffisants.
Entre l'adaptateur USB-c vers HDMI du Mac mini et le câble HDMI en fibre optique pour le PC de jeu, il y en avait pour une soixantaine d'euros. Mais après avoir connu des déboires assez conséquents avec des câbles de mauvaise qualité, cette dépense est finalement bien peu de choses par rapport au gain en terme de simplicité et de qualité.
J'ai encore un peu de travail à faire pour masquer les quelques câbles qui restent, comme vous le constatez sur la photo, mais mon cahier des charges est rempli : aussi peu de câbles que possible, une image et un son au top.
Reste un problème existentiel : j'ai écrit un article intitulé "Le son numérique, c'est de la merde" (lié plus haut), mais force est de constater que, quand on dispose du matériel approprié, mes critiques s'éventent. Et on va voir que ce n'est pas la seule situation dans laquelle je me suis mis où je dois revoir quelques uns de mes principes de vie.
Je suis sur instagram
Avouez : si vous me connaissez un tout petit peu, vous ne l'auriez jamais vue venir celle-là, et pour cause : moi non plus.
C'est entre les fêtes de fin d'année que j'ai glissé, au cours d'une conversation :
En 2024, je vais peut-être me mettre aux réseaux sociaux
Étonnement, voire consternation dans mon entourage : "Toi, sur les réseaux sociaux ?". Je me souviens encore de l'expression faciale de mon épouse lors de cette annonce : une surprise indescriptible, comme si elle venait de découvrir que je menais une double-vie et dont l'une d'elle est celle d'un agent secret. C'est peut-être d'ailleurs un élément renforçateur de ma décision : j'ai aimé être encore capable de l'étonner et la surprendre à ce point après 18 ans de vie commune !
En tout cas, le cheminement qui m'a fait arriver à cette idée est intéressant. J'ai joué à No Man's Sky (dont je devrais écrire le test prochainement), où l'on explore des galaxies, leurs systèmes solaires et leurs planètes. Et on constate que, conformément à ce que l'astrophysique nous enseigne, une vaste majorité de ces planètes est inhabitable, et donc, inintéressante. Je schématise vite fait, le jeu est bien plus intéressant que ça mais ce n'est pas le sujet.
Donc, à la louche, 90% des planètes sont inintéressantes, et par corollaire, 10% sont intéressantes. Savoir que le jeu génère ces mondes de façon procédurale rend mon hypothèse encore plus acceptable. Cette hypothèse, c'est que ce ratio de 90/10 peut être appliqué à tout et n'importe quoi. En l'occurrence, j'ai pensé que ce ratio pourrait se retrouver dans les réseaux sociaux : 90% de contenu qui ne m'intéresse pas pour 10% de contenu qui m'intéresse. Et comme dans NMS, ça vaut le coup d'explorer des systèmes en apparence pas très intéressants pour découvrir des planètes particulièrement hospitalières, je me suis dit que je devais chercher du contenu intéressant dans ce que je pense n'être qu'un ramassis de conneries.
Ce qui me plaît dans ce cheminement n'est pas tant sa logique ou sa conclusion mais son origine : j'ai joué à un jeu vidéo et c'est un jeu vidéo qui a déclenché une épiphanie, dont les retombées potentielles sont très positives, comme on va le voir ensuite.
Alors, attention, parce que je n'ai pas choisi n'importe quel réseau social, j'ai choisi instagram parce qu'il ne requiert pas vraiment d'interaction. Tu suis des comptes qui te plaisent, tu like les posts qui te plaisent, et c'est tout. Je ne suis pas "obligé" de discuter de la pluie et du beau temps. Je ne suis pas "obligé" de commenter. Et je ne suis pas "obligé" de publier des trucs.
Pour rappel, je dis depuis l'existence de facebook que les réseaux sociaux, c'est de la merde. Des aspirateurs à données personnelles qui sont utilisées pour générer de l'argent. En gros, que c'est une création du Mal.
Tout cela reste vrai.
Mais quand tu maîtrise l'informatique (ou, en tout cas, quand tu sais comment laisser un minimum de traces), tu peux te permettre d'y faire un tour. Le tout est de définir le périmètre des informations que tu donnes à la plateforme, consciemment (adresse email par exemple) ou non (les trucs sur lesquels tu reste le plus longtemps, sans aucune action volontaire de ta part).
Dans les premières 24h d'usage, je suis sidéré par ce que je vois : essentiellement des femmes à moitié nues et du sport - principalement du football. À peine sur "insta" que déjà deux profils me suivent : des femmes à moitié nues.
Heureusement, il est possible de bloquer ces comptes, et de blacklister des mots-clés. "fitness", "football", "sport" font partie de ma liste, et me voilà avec une timeline un peu plus propre. Je suis quelques comptes, et après trois ou quatre jours, je ne vois plus que des choses qui m'intéressent. Et là, mon monde s'écroule - plus ou moins positivement.
Non seulement je diabolisais "les réseaux sociaux" (dont instagram), mais en plus j'étais persuadé qu'on y trouvait que de la merde. La vérité est bien plus subtile. On y trouve ce qu'on y cherche.
J'imagine déjà le branle-bas-de-combat chez les aficionados des réseaux décentralisés à la lecture de ces quelques lignes.
Si vous lisez ce blog, vous savez déjà que j'ai fait quelques essais (parfois bien antérieurs au présent blog puisque j'ai connu les premiers moments de diaspora*, et avant cela, j'étais sur StatusNet). Malheureusement, je n'ai jamais été conquis par ces réseaux, pas plus que les réseaux "centralisés". Trop de militantisme pour tout et n'importe quoi, trop d'interactions, en tout cas plus que ce dont j'ai besoin, trop de maintenance, paradoxe entre créer son instance et créer un compte sur une instance existante, etc. Je connais donc bien les enjeux, et je ne peux que continuer à soutenir toute initiative visant à proposer une alternative.
En outre, j'ai un excellent bagage technique. Je ne suis pas naïf en ce qui concerne les posts qui me sont présentés, ni la façon dont ils sont présentés. Je sais que tout est fait pour me faire rester sur la plateforme le plus longtemps possible. Je sais que la vaste majorité des posts sont promotionnels, de façon plus ou moins flagrante. Je sais qu'il y a beaucoup de fakes et de deep-fakes, et que parfois, même l'oeil averti peut être trompé.
J'arrive à "naviguer" dans ces eaux inconnues et déjouer ses pièges. J'ai réussi à le faire dans les 48 premières heures de présence sur la plateforme. Je n'avais jamais réussi à le faire sur ActivityPub (même si les "pièges" dont je parle étaient de nature très différente).
En conséquence, je prends beaucoup de plaisir à scroller pendant des heures (bientôt j'y consacrerai moins de temps, là je suis encore dans la phase de découverte), parce que ce que je vois m'intéresse.
Il y a plein d'aspects sociologiques à explorer dans ce revirement de mes principes. Je vais me permettre d'en aborder quelques uns, libre à vous de ne pas lire la suite.
Pour commencer, je réalise que tout n'est pas merdique sur instagram. Il y a beaucoup de choses qui ne m'intéressent pas, il y en a même qui me révulsent, mais une fois que le tri est fait, je vois qu'il y a aussi des "gens comme moi", c'est-à-dire qui partagent les mêmes centres d'intérêt, et ce qui me plaît c'est que ça ne déborde pas. Tu prends le compte de n'importe quel geek sur ActivityPub, tu auras des posts techniques intéressants mais tu vas aussi avoir droit à des avis politiques très tranchés. Si je suis un compte instagram consacré à Jurassic Park, il y a peu de chance que ça parle de gilets jaunes (si l'esprit peut le concevoir, ça se trouvera, mais tu vois le principe).
J'ai l'impression que, quelque part, quand tu es "influenceur", tu es obligé de te conformer à ce que tes (futurs) followers recherchent. Alors que sur ActivityPub, c'est l'exact inverse. Pour reprendre l'exemple de Jurassic Park, si je suis un compte sur instagram, c'est parce qu'il propose un contenu relatif à Jurassic Park, et je ne m'attends pas à ce qu'il publie quelque chose de radicalement différent. Sur ActivityPub, je m'attends à la possibilité qu'un compte ne parle pas que de Jurassic Park.
Ce n'est peut-être pas aussi bien défini que ça, mais en une semaine d'usage, c'est mon ressenti.
Ensuite, il y a une simplicité d'usage qui me séduit actuellement. C'est facile d'utiliser instagram : tu scrolle, tu regarde du contenu, parfois tu follow, parfois tu like. C'est tout. Bien que truffée de dark-patterns, l'UI/UX est simple, presque minimaliste. Mal foutue, bourrée de bugs, mais simple et facile à prendre en main.
Dans une période où je me remets de mon burnout, je suis dans la logique de la simplification de ma vie, et à la maximisation de mon bien-être. On a vu tout à l'heure que c'est passé par de grands changements sur le plan matériel, mais j'en ai besoin à d'autres niveaux. Et, que ça me plaise ou non, instagram s'inscrit dans cette logique.
Car, encore une fois, lorsque j'ai défini ma blacklist de mots-clés et que j'ai suivi les comptes qui me plaisaient, je ne vois plus que du contenu qui m'intéresse, qui me procure de la satisfaction, et contrairement à ce que je pensais, il n'y a pas que des écervelés ou des entreprises qui y publient.
Je dois me faire à l'idée que les gens ne sont pas plus ou moins intéressants sur instagram ou sur ActivityPub. Ils sont différents, ils ont des objectifs et des messages différents.
Je regrette d'avoir eu une vision aussi étroite pendant aussi longtemps sur la question, préférant un militantisme primaire qui s'appuie pourtant sur des arguments solides et indiscutables. J'aurai peut-être été un peu moins malheureux pendant tout ce temps si j'avais été un peu plus ouvert d'esprit, parce que j'aurai évité de voir les sites comme instagram comme phagocytant le web "libre". J'aurai évité de passer pour un rabat-joie auprès de ceux qui y trouvaient ce qu'ils y cherchaient, et j'aurai peut-être moi-même trouvé un peu plus de sérénité.
Mais je ne peux pas m'empêcher de valider tout ce que j'ai dit de négatif auparavant : il faut faire attention à ce qu'on y publie, posts comme commentaires. Il faut comprendre les implications de nos réactions volontaires et involontaires pour comprendre comment la plateforme les utilise. Sans ça, les femmes à moitié nues que j'ai vu dans les premières heures d'utilisation, les premiers comptes "rabatteurs" qui m'ont suivi pour que je les suive en retour pourraient être vus par n'importe qui, y compris des enfants.
Ainsi, alors que mon discours précédent était plutôt du genre : "N'allez pas sur les réseaux sociaux, vous vendez votre âme au diable", mon discours en 2024 est plus nuancé. Je me félicite de ce que je perçois comme une évolution personnelle, tout en déplorant les étapes émotionnelles (et pas que les miennes) qui ont été nécessaires pour en arriver là.
Il ne faut donc pas comprendre que je valide les réseaux sociaux, ni que je vais passer à facebook, que je vais me mettre à évangéliser pour X, ni que je vais devenir un adepte des produits de chez Google. J'ai simplement fait un pas sur instagram et j'y ai trouvé ce que j'y ai cherché à un moment particulier de ma vie. Je ne vais inciter personne à y aller, et je ne renonce pas à soutenir les alternatives.