En bref
- L'un de mes premiers héros
- Trop court !
Contexte
Sorti en 1986, Crocodile Dundee est une comédie d'action où le bushman est attiré hors de sa campagne par une belle journaliste qui l'emmène voir la grande ville de New York... Dépaysement garanti !
Évacuons tout de suite ce qui va faire cringer les suppôts de la cancel culture : Crocodile Dundee est un vieux film macho, sexiste, raciste, et on y tue des animaux - pour de faux. Il y a de la fesse, des patates de forain, des punchlines, et de la testostérone. C'est Un indien dans la ville à la Bud Spencer et Terrence Hill, Bienvenue chez les Ch'tis à l'américaine.
Personnages
Mick Dundee est un bushman : survivaliste comme seule l'Australie est capable de les produire, il n'a peur de rien, prend toujours l'ascendant quelle que soit la situation, et fait preuve d'une extrême adaptabilité (c'est d'ailleurs une caractéristique fondamentale de tout survivaliste qui se respecte).
Bien que parfaitement capable de vivre en autarcie, il a néanmoins développé ses relations sociales autour de l'élément central de toute société : le bar du coin. Son assurance n'a d'égal que sa virilité, son adresse, et son absence de manières, source de situations très comiques quand il se frottera au gratin de New York...
Sue Charlton est une jolie journaliste au Newsday de son papa. Elle se met sur les traces de Dundee pour vérifier si la légende est vivante. Une fois en Australie, elle se confronte à la rudesse du bushman, tout en étant inévitablement attirée par lui et ce, malgré son idylle citadine.
De fil en aiguille, la relation entre les deux va s'intensifier, ce qui ferait presque de Crocodile Dundee un film d'amour.
Esthétique
Crocodile Dundee est pour le moins dépaysant. Le contraste entre le bush australien et la vie citadine est saisissant. Les reliefs plats et couverts d'arbres secs et d'herbes hautes s'opposent aux hauteurs des gratte-ciels et au foisonnement d'êtres humains de Big Apple.
Le point commun entre les deux ? Le bar local, définitivement l'icône universelle de la pratique des moeurs sociales. Moi qui déteste l'Australie (et les bars), ce film me donne presqu'envie d'aller boire une mousse dans ce qui est considéré par certains comme l'endroit le plus proche de l'enfer sur terre...
Bande-son
Peter Best est aux commandes de la musique. C'est les années 80 : le thème principal est simple, sobre, mais aisément identifiable. On est loin de la Marche de Vador évidemment, mais la musique de Crocodile Dundee participe à l'identité du film.
Côté bruitages, c'est dans la tradition de ces vieux films. Les bourre-pifs sont exagérément bruyants, détonnants, et pour ainsi dire, satisfaisants. Les bruits des armes sont sensiblement les mêmes que dans n'importe quel film ou série de cette décennie. Cela donne un certain cachet au film quand visionné aujourd'hui.
À part l'accent irlandais, l'accent australien est probablement celui que je déteste le plus. Pourtant, dans Crocodile Dundee, je le tolère assez bien. Il faut dire qu'une grosse moitié du film se passe à New York, et que la partie australienne est très pittoresque, ce qui améliore significativement mon acceptation des vocalises locales.
Quelques mots sur l'histoire
Sans - trop - spoiler, on devine facilement que Sue va tomber dans les bras du beau Dundee. Mais on n'a là que le début et la fin de l'histoire, et le scénario est assez bien ficelé pour ne pas en faire des tonnes, dans un sens comme dans l'autre. Le film est court (98 minutes), ce qui laisse peu de temps pour des intrigues complexes et, au final, chiantes. Crocodile Dundee nous épargne cela en nous racontant une idylle bien amenée, entraînée par une action soutenue, qui ne laisse aucune place à l'ennui. On en regrette même que ça ne dure pas plus longtemps !
Conclusion
L'acteur Paul Hogan a donné corps à Mick Dundee avec brio. J'aurai voulu beaucoup plus de bastons à la Bud Spencer et Terrence Hill, plus de punchlines, plus de séquences "survivalisme", mais au moins, le film ne fait pas dans l'excès. Il permet de passer un excellent moment. Ce Crocodile Dundee a été l'un de mes premiers héros, de loin préféré aux héros classiques des geeks de l'époque (Luke Skywalker par exemple), même quatre décades plus tard.
Il ne se regardera pas avec les mêmes yeux selon la génération. Il est probable que la jeune génération haïsse profondément ce film, comme la plupart des productions de la décennie 80. Il faut être un peu plus mature que cela pour se rappeler que les préoccupations de la société moderne ne sont pas celles d'il y a quarante ans. Mais en ce qui me concerne, il fait partie de mes films préférés.