En bref
Excellent, tout simplement !
Présentation
Dave est un plongeur obèse qui n'a rien d'un héros. Il a des amis, avec qui il démarre un restaurant de sushis.
Le jeu est globalement divisé en deux séquences jouées en alternance : une phase de plongée sous-marine et une phase de gestion de restaurant, le tout saupoudré d'éléments de RPG, quoique je trouve ce rapprochement abusif. Ce que l'on veut dire par là, c'est qu'il y a des mécaniques de progression.
Pour faire simple, pendant la phase de plongée, on ramasse tout ce que l'on trouve : des poissons et autres créatures marines, mais aussi des choses que l'on peut revendre pour arrondir les fins de mois ou des choses utiles à la fabrication d'outils divers et variés. Et pendant la phase "restaurant", on s'occupe de gérer sa petite affaire en imaginant des plats concoctés avec les poissons pêchés pendant la journée.
Le jeu est bien plus vaste que cela, mais ça, c'était juste pour les présentations.
Déroulement d'une journée en jeu
La journée offre deux plages horaires pour plonger (matin et après-midi), le soir est dédié aux activités du restaurant, et la nuit pour dormir. Cependant, au fil des jours in-game, de nouvelles activités seront proposées aux joueurs.
Spoiler
On pourra disposer de plusieurs aquariums. Bien gérés, ils permettront de redistribuer le temps passé dans l'eau au profit d'autres activités que la pêche. Les poissons élevés dans ces aquariums pourront soit être envoyés au restaurant pour être préparés soit être vendus.
Ultérieurement, Otto ouvrira une petite ferme permettant de cultiver quelques ingrédients utiles.
Régulièrement, des PNJ vont intervenir pour vous proposer différentes missions telles que récupérer des artefacts ou des ingrédients, préparer des menus spéciaux, etc.
Ces interruptions sont bienvenues : elles cassent un rythme parfois un peu mou entre deux sessions d'exploration. En fait, il y a toujours quelque chose à faire. On a le sentiment que chaque jour apporte de nouvelles mécaniques de jeu, et ainsi, tue un quelconque ennui qui pourrait guetter.
Plongée sous-marine
Plonger requiert de l'équipement. Heureusement, en début de partie, Dave est déjà bien équipé, et progresser dans l'histoire amènera son lot de nouvelles armes et outils, à fabriquer, offerts ou découverts dans les profondeurs.
Occasionnellement, on devra faire face à des boss plus ou moins difficiles. Habituellement, ce genre de confrontations me mettent assez mal à l'aise à cause d'une coordination de mes membres aléatoirement bonne. Pourtant, je me sens très en confiance avec Dave The Diver : ce n'est clairement pas un jeu punitif, c'est clairement un jeu fun. Ça m'arrive de perdre, mais perdre sous l'eau signifie simplement pouvoir remonter, mais avec un seul objet récupéré pendant la descente.
Des mécaniques simples, qui fonctionnent, donnent un rythme suffisant pour ne pas s'ennuyer sans pour autant lasser de sa frénésie.
Certes, on a une petite angoisse en passant les dizaines, puis les centaines de mètres de profondeur, dans le même temps que la taille des bestioles s'allonge et que leur envie de bouffer Dave grandit. Mais au bout d'un certain temps, et doté d'équipements de plus en plus performants, on fini par se sentir en confiance : on descend de plus en plus bas, on rapporte de plus en plus de poissons, on complète sa collection de cartes, on remplit des objectifs écologiques, etc.
L'histoire nous amène toujours plus loin dans un espace de plongée qui change jour après jour. L'intérêt est gardé en permanence de différentes façons, mais citons notamment la météo qui influe sur les espèces disponibles dans le Grand trou bleu, ce qui, en retour, affectera les propositions du chef du restaurant.
Gestion du restaurant
Vous le verrez très vite, gérer seul la salle est un fardeau. Dave se traîne et ne peut pas satisfaire la clientèle seul. Alors vous devrez embaucher, lancer les offres, voir ce que proposent les candidats, et affecter ceux de votre choix aux tâches de cuisine ou de salle, tout en veillant à changer quotidiennement la composition des menus en fonction des retours de la journée.
Ici aussi, occasionnellement, des PNJ apparaissent pour vous lancer des challenges, qui, globalement, sont toujours les mêmes : chercher des ingrédients jamais vus nulle part et en faire les meilleurs sushis du monde.
Ça a l'air répétitif dit comme ça, mais en réalité, c'est assez fun, et les interludes vidéos, façon japonais unagi ultra-classe, font monter un petit coup d'adrénaline bienvenu.
Le but du restaurant est évidemment de rentrer un max de cash en vendant des sushis délicieux et très chers. Il faut donc attirer de la clientèle, tout en prenant soin de l'apparence du bar. On pourra débloquer à cet effet plein de décorations pour agrémenter le restaurant, mais on pourra aussi faire de la pub et utiliser le (faux, heureusement) réseau social intégré au téléphone de Dave, qui permet d'ailleurs tout un tas de choses.
Autres activités
Je ne vous spoilerai pas, mais sachez que plein d'autres activités sont faisables, débloquées au fur et à mesure de la progression. Ces activités évitent l'ennui que peuvent représenter les allées et venues entre le bateau et le restaurant du début de partie. Ces activités se feront soit le matin, avant tout le reste, ou la nuit, grignotant une partie du temps consacré à l'ouverture du restaurant. On choisira donc parfois de sacrifier quelques heures rentables de restaurant pour obtenir un élément qui le rendra encore plus rentable plus tard.
Image
Le jeu n'aime pas les résolutions exotiques. Mon 3440 pixels de large se traduit par un espace de jeu coupé sur les bords verticaux de l'écran, toutefois remplacés par des images de jolis petits poissons.
Mais, la 2D/2.5D/3D utilisée est flatteuse, variée, colorée, et invite à l'exploration des fonds marins, ou à rester au restaurant contempler la mer depuis notre magnifique bar.
Je trouve l'esthétique audacieuse pour un jeu en 2023 où la tentation de recourir aux techniques de rendu 3D les plus avancées de notre temps, ce qui, instinctivement, devrait faire de Dave the Diver un jeu de niche.
Pourtant à en voir les chiffres de ventes du jeu, le pari est largement gagné : la demande est là. Et pour cause : entre l'esthétique américano-japonaise du jeu (exploitant souvent des techniques de manga), les vidéos interstitielles du chef, les dialogues entre personnages, tout est là pour toucher la corde sensible de joueurs nostalgeeks des années 90.
Et en plus, c'est un jeu qui se joue idéalement en été, pieds dans l'eau, en chemise à fleurs et bermuda.
Son
Pas beaucoup de variétés dans les musiques : en gros, une zone géographique dispose de sa propre musique, répétée en boucle. Néanmoins, ces musiques sont assez longues et bien écrite pour faire illusion. Ainsi, au lieu d'être le genre de musiques sur lesquelles on peste et qu'on n'a vraiment pas envie d'écouter, les musiques de DtD sont agréables, restent en tête, et sont en total accord avec les différentes ambiances. Entraînante pour le restaurant, contemplative pour les fonds marins, angoissante pour l'océan profond, etc.
Les voix stylisées font penser aux voix d'Animal Crossings sur GameCube, si vous avez la référence. Mais dans tous les cas, on ne comprend rien, et ce sont les sous-titres qui donnent la parole aux personnages.
Et les bruitages façon 8bits, délicieusement old-school.
Carton plein sur l'image et le son.
Durée de vie
J'en suis à 17h de jeu, j'ai complété 2 chapitres et commencé un troisième, je ne sais pas trop combien de temps il me reste. Ce que je sais, c'est que mon restaurant à sushis ne tourne pas à plein, je n'ai pas encore recruté les meilleurs candidats, et j'ai encore pas mal de choses à faire.
Conclusion
Je ne regrette pas être sorti de ma zone de confort pour Dave the Diver. C'est un jeu-friandise, il ne dure sans doute pas très longtemps mais tout le temps passé avec lui est agréable. Je ne lui trouve que des qualités, et même les petites frustrations occasionnelles ne viennent pas ternir un tableau autrement génial de mélange des genres, de direction artistique et narrative, et de satisfaction offerte au joueur.
Allez, encore une sortie... juste une...