En bref
Une excellente séquelle à Camp Cretaceous.
Résumé
Nos jeunes campeurs ont pris quelques années et sont tous devenus autonomes. Ils sont plus matures ; en un sens, plus sombres. Cela se ressent dans les dix premiers épisodes de la série, et c'est une excellente nouvelle.
Je pouvais parfois reprocher à Camp Cretaceous de mal juger sa cible. Certains épisodes pouvaient être un peu durs pour le jeune public, tandis que d'autres pouvaient verser dans l'immaturité gênante.
Ici, le ton est donné d'entrée de jeu, et n'oscillera pas au fil des épisodes : l'un des campeurs s'est fait dévorer ; les autres cherchent à comprendre pourquoi, sur fond de conspiration à grande échelle.
La réalisation globale s'en retrouve grandement améliorée, visant clairement un public assumant davantage sa passion pour les dinosaures.
Les dinos
Chaos Theory apporte quelques nouveautés, mais s'est peut-être un peu trop focalisé sur les antagonistes. Dommage d'ailleurs d'avoir choisi les mêmes que Dominion (des Atrociraptor).
Je suis aussi un peu partagé concerné l'Allosaurus : est-ce que sa cécité partielle est un honnête easter-egg en référence au Therizinosaurus de Dominion ou un manque d'inspiration ? Les Altispinax, en revanche, me semblent beaucoup plus intéressants, au moins sur le plan historique et culturel, bien que malheureusement sous-exploités.
Concernant les antagonistes, le plus intéressant reste la façon dont ils sont employés par leur "commanditaire". Alors que Camp Cretaceous avait cédé aux sirènes du contrôle par une puce implantée dans le cerveau (dont l'idée n'est pas aberrante dans Dominon mais un peu ridicule dans la série), Chaos Theory a l'intelligence de montrer une vraie relation entre un humain et ses "animaux de compagnie".
Autant l'humain en question est absolument terrifiant, autant sa relation avec ses animaux est réaliste, et n'a plus besoin de l'artifice de la puce qui permet de prendre le contrôle d'un dinosaure en Wifi...
Les humains
Les thèmes abordés sont vraiment plus matures. On parle de syndrome de stress post-traumatique, d'homosexualité (déjà abordé à la fin de Camp Cretaceous de façon candide et bon enfant), de meurtre et de conspiration. Ce dernier terme m'a d'ailleurs quelque peu effrayé lors de l'annonce de la série, mais finalement, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter : on évite adroitement les écueils scénaristiques habituellement associés à ce thème pour se retrouver avec une histoire cohérente.
La toile de fond du road-trip est une idée qui, habituellement, ne m'inspire pas vraiment. Néanmoins, cela donne un petit côté post-apocalyptique qui fait vibrer ma corde sensible. Et cela donne un prétexte idéal à des situations très variées, passant allègrement du comique à l'inquiétude viscérale.
Plus spécifiquement, Darius est en train de devenir un bad-ass dans la droite lignée de Owen Grady : sa relation avec les dinosaures s'est évidemment resserrée avec le temps (et son passage dans l'organisme en charge de leur protection). Alors que les autres personnages sont restés "fidèles à eux-mêmes", Ben et Sammy nous réservent quelques surprises bienvenues.
Pour faire simple, ils ont évolué dans une bonne direction, ce qui contribue directement à une appropriation des personnages peut-être plus naturelle que dans la préquelle.
Conclusion
Je mettrai à jour cet article au fil des saisons, mais pour l'heure, les premiers épisodes sont concluants et rassurants. Notons toutefois que c'est ce que j'avais dit de Camp Cretaceous que je juge un peu plus sévèrement passé le milieu de la série. Espérons que Chaos Theory ne suive pas la même trajectoire et saura devenir un lien utile et intéressant entre Dominion et le futur Jurassic Park 4.