En bref
Il va m'être assez difficile de ne pas vous spoiler dans cette critique, au point que je préfère vous avertir de ne pas la lire si vous n'avez pas encore vu ces deux épisodes.
Mais je peux vous dire ceci : si vous aimez le style déjanté, coloré et speed des films et séries d'animation Lego et/ou Jurassic World, vous devriez aimer L'attraction Secrète !
Personnages
Courte préquelle à Jurassic World en deux épisodes d'une vingtaine de minutes, L'attraction Secrète est destinée à nous présenter les personnages principaux de la saga et leurs interactions.
On y découvre donc :
- un Simon Masrani complètement déjanté et "souffrant" d'un important déficit de l'attention
- un Dr Wu un peu timide (mais ça ne va pas durer !)
- une Claire Dearing à la poursuite du poste de Directrice des Opérations du parc
- un Owen Grady charmeur et socialement maladroit mais qui "save the day"
- un Danny Nedermeyer diabolique...
- un Vic Hoskins prêt à tout pour taser quelque chose (et surtout des enfants !)
- une assistante au Dr Wu, Allison Miles
Ces deux épisodes montrent comment Owen Grady se retrouve à travailler pour Simon Masrani, sa première rencontre - positivement gênante - avec Claire, d'où viennent les quatre Velociraptor stars de la saga (et leurs noms), et tout un tas d'autres choses...
Spoiler
Le deuxième épisode met l'emphase sur Danny Nedermeyer, clairement déterminé à ruiner Jurassic World. Son nom vous dira quelque chose dès le premier épisode, une intuition évidemment confirmée par le cliffhanger.
Les scénaristes de L'attraction Secrète partent du principe que vous n'avez pas encore vu Jurassic World. Du coup, la présentation des personnages offre une cohérence qui manquait peut-être au premier volet cinématographique de la saga - encore que, certains éléments prêtent encore à confusion.
Ainsi, Claire n'est encore qu'une assistante mais fait tout ce qu'elle peut pour obtenir le grade de "Directrice des Opérations" du parc, y compris répondre aux demandes les plus absurdes de son patron, totalement cinglé. Simon Masrani est bien un milliardaire quelque peu excentrique dans Jurassic World, mais dans L'attraction Secrète (et dans sa suite, La Légende d'Isla Nublar), il est hyperactif, il parle sans s'arrêter, il enchaîne les gaffes et les idées loufoques. Bref, il est fou, et j'adore ça !
Owen est exactement là où on l'attend : il est charmeur, maladroit, mais est un habile résolveur de problèmes, en particulier quand il s'agit des dinosaures. Sa facette de comportementaliste animalier est bien mise en avant-plan, comme dans les films, avec toutefois ce côté loufoque propre aux productions Lego. La sauce prend bien, grâce à un équilibre difficile mais maitrisé entre son irritante condescendance vis-à-vis de Claire, son humanité, et son affection pour les animaux.
Dans ces épisodes introducteurs, le Dr Wu est au second plan, tout comme son assitante Allison. Il faudra attendre La Légende d'Isla Nublar pour qu'ils se voient tous deux offir un rôle plus important. Au contraire de Vic Hoskins, déjà chef de la sécurité, mais beaucoup moins détestable que dans les films ! On se prend d'affection pour lui, puni qu'il est tout au long des épisodes pour son insolence démesurée face aux dinosaures (et aux humains...). Il n'aspire qu'à une chose : pouvoir utiliser son taser ! Un comportement qui sera (heureusement) conservé après ces deux épisodes - remarque valable pour tous les personnages, d'ailleurs.
Côté "animaux", on fait la connaissance de Red, le berger allemand d'Owen, futé et probablement plus terre-à-terre que son maître, intrépide et attachant, mais dont n'a pas encore vu les meilleurs moments ici. On assiste également à la naissance des raptor, auxquelles les scénaristes ont conféré une personnalité entre le félin et le canidé. On est peut-être complètement à côté de la plaque, mais cela les rend très attachantes, en particulier Blue, qui occupe déjà son rang de bêta.
Son et image
C'est Lego, c'est indéniable. C'est coloré, varié, fouillé, relativement détaillé, au moins en ce qui concerne les plans serrés. Les personnages sont très réussis, des visages aux vêtements (Danny dispose d'ailleurs d'une garde-robe inhabituellement fournie...). Les dinosaures aussi sont réussis : ils sont loins d'être effrayants, ils ont presque tous une certaine intelligence dans les yeux, et sont attachants en tous les cas.
Côté son, les bruitages et la musique sont globalement bons. Ce n'est ni John Williams, ni Michael Giacchino, mais c'est Steffan Andrews, qui n'en est pas à son coup d'essai1.
Les voix sont excellentes, même si ce ne sont pas celles des films. Elles ne dénotent pas pour autant, bien au contraire ! L'ensemble du casting est très enthousiaste, et ça s'entend ! Mention spéciale toutefois à Dhirendra (la voix de Simon Masrani) et Adrian Petriw (celle de Danny) qui, dans leurs rôles respectifs, sont tout simplement parfaits !
Références
Production Lego oblige, ces deux épisodes ont beau être courts, ils sont truffés de références et de gags en arrère-plan. Certaines références sont évidentes (le T. rex qui s'échappe de son enclôt pour manger un pneu), d'autres peut-être un peu moins (le "petite futée", "Clever girl" en V.O.). Et les gags en arrière-plan sont nombreux, et il est parfois difficile d'y prêter attention pour ne pas perdre le fil de la scène principale.
Conclusion
Pour moi, ces deux épisodes font office de pilotes pour La Légende d'Isla Nublar. Ils introduisent tellement de choses qu'il eût été inconcevable de ne pas les détailler dans une suite, et fort heureusement, cette suite existe.
Dans ma critique de La Légende d'Isla Nublar à paraître prochainement, je ne m'attarderai pas sur les personnages que j'ai déjà détaillé ici, et qui, fort heureusement encore une fois, conservent toutes leurs caractéristiques initiales.
Le ton est donné pour la suite : à fond les ballons, drôle, attachant, agréable à suivre, l'arc Lego Jurassic World est très bon et je le recommande sans modération !