Article non sponsorisé.
Packaging

Attribution : Richard Dern
Un peu inquiet au déballage du microscope, compte tenu de son arrivée retardée et surtout, du trou dans le carton.
La sobriété du carton intimide. Je suis habitué à plus ostentatoire, même pour des produits plus accessibles dont le packaging est souvent plus criard. Mais il faut dire que ce que j’ai là, ce n’est pas un produit grand public. En tout cas, ce n’est pas - forcément - sa cible.
L’épaisseur et la rigidité du polystyrène donnent confiance. Le colis a mis deux jours de plus que prévu pour arriver, ce qui n’est pas dans les habitudes d’Amazon (en ce qui me concerne, en tout cas). En voyant le trou dans le carton, l’inquiétude était légitime, mais vite dissipée. L’ouverture de la carapace de plastique révèle une abondance d’objets, bien protégés, chacun déclenchant un enthousiasme toujours plus vigoureux.
Ainsi début donc mon introduction à la microscopie : par le déballage de plein d’objets technologiques, scientifiques même, avec une première montagne russe : de l’inquiétude à l’excitation en quelques instants. Satané autisme !
L’heure est à l’inventaire et, après le premier déballage toutefois, cela reste un de mes moments préférés suite à un achat. En voici le détail :
- une paire d’oculaires 10x
- une paire d’oculaires 25x
- un fusible de rechange
- un filtre bleu
- un flacon d’huile à immersion
- un adaptateur pour oculaire 30mm
- un autre pour 30.5mm
- un cordon d’alimentation français
- un câble USB micro-B vers Type-A
- une caméra 5M pixels
- un tube adaptateur pour la caméra
- une clé USB
- une boîte pour 10 lames dont 5 préparées
- une boîte de 100 lamelles
- plusieurs caches protecteurs pour les oculaires
- une housse de protection pour le microscope
- le microscope, un Swift SW350T (“T” pour “trinoculaire”, par opposition au modèle “B” pour “binoculaire”)
En outre, le barillet est équipé de quatre objectifs de 4x, 10x, 40x et 100x.

Attribution : Richard Dern
Tout est parfaitement bien emballé et sécurisé.

Attribution : Richard Dern
Tout le contenu du packaging est là. De haut en bas et de gauche à droite : tube pour caméra, filtre bleu et fusible de rechange, caméra, huile à immersion, boîte de lamelles, oculaires 10x, adaptateurs pour oculaires (non utilisés pour le moment), clé USB, câble USB, oculaires 25x, boîte à lames et câble d’alimentation français.
Premier contact

Attribution : Richard Dern
Retrait des dernières protections, tout en délicatesse.
Le poids est rassurant et le centre de masse semble assez bas. Il en résulte une impression rassurante de stabilité et de robustesse : à moins d’un coup particulièrement violent, il glissera sur ses appuis plutôt que basculer sur le côté.
Les matériaux me semblent de bonne qualité. Oui, il y a du plastique, mais cela ne constitue pas l’essentiel de l’appareil qui est avant tout fait de métal. Et les pièces mobiles, toutes métalliques aussi, respirent la qualité.
Je n’ai pas de point de comparaison. J’estime en avoir pour mon argent, mais je ne suis pas naïf. J’imagine que des microscopes plus onéreux (et destinés à d’autres fins, il faut le dire) lui seront supérieurs sur la qualité des filetages par exemple, ou l’épaisseur du métal - en plus évidemment de disposer d’optiques de meilleure qualité, sans doute.
Détails techniques
Objectifs
Si j’ai bien appris ma leçon, et si j’en crois le marquage sur les différents objectifs :
Marquage | Grossissement | Ouverture numérique |
---|---|---|
4/0.10 | 4x | 0.10 |
10/0.22 | 10x | 0.22 |
40/0.65 | 40x | 0.65 |
100/0.25 | 100x | 1.25 |
Les objectifs de 40x et 100x sont à ressort (cela permet de protéger la lentille en cas de contact avec l’échantillon observé) et le 100x est prévu pour être utilisé avec l’huile à immersion. Il peut être utilisé sans, mais la netteté ou son pouvoir grossissant en seront affectés.
Les quatre objectifs sont également marqués 160/0.17. Le premier nombre indique que ces objectifs sont prévus pour former une image à 160mm, c’est-à-dire la distance entre l’endroit où l’objectif est vissé et l’oculaire.
Le deuxième nombre correspond à l’épaisseur de la lamelle pour laquelle les objectifs sont prévus. Dans le cas présent : 0.17mm, ce qui correspond à la “norme” moderne.
Ces objectifs semblent assez standards en terme de caractéristiques. Une recherche rapide m’indique que les remplacer en cas de problème ne devrait pas être onéreux (j’en ai vu à partir de 40€).
Tous les objectifs fournis par Swift sont achromatiques (correction des aberrations chromatiques). Il devrait être techniquement possible de remplacer ces objectifs par d’autres plus évolués (et plus chers), mais Swift ne semble pas en vendre. À ce stade, j’ignore encore s’il serait éventuellement possible de me procurer de tels objectifs, ni d’ailleurs si j’en avais une quelconque utilité. Autrement dit, je pense avoir fait un bon investissement…
Platine et réglages

Attribution : Richard Dern
Détail de la platine du microscope.
Là encore, je suis rassuré par la qualité de l’ensemble. Au toucher, les vis et molettes de réglage des différents axes sont très satisfaisantes. La prise en main est à la fois ferme et délicate. La satisfaction candide à leur manipulation devrait se prolonger en un plaisir évanescent lors de l’usage quotidien. En d’autres termes : c’est si agréable qu’une fois habitué, on n’y pensera plus.
Je trouve néanmoins que les réglages du diaphragme (celui de sa hauteur et celui de son ouverture) sont assez fragiles et beaucoup moins précis. Ce n’est peut-être qu’un détail qui s’avèrera inoffensif à l’usage.
Les axes X et Y offrent chacun une règle, ce qui peut être utile pour retrouver un détail particulier sur une lame donnée. Ce n’est pas le cas de l’axe vertical : bien que la molette de réglage fin soit graduée, elle continue de tourner lorsque le plateau arrive en butée, dans un sens comme dans l’autre. Pour le moment, en tant que néophyte, il m’est donc difficile de comprendre à quelle distance se trouve le plateau par rapport à l’objectif. Mais là encore, peut-être que je n’aurais jamais à m’en soucier !

Attribution : Richard Dern
Détail du diaphragme sous la platine, et du condenseur sous le diaphragme.
Concernant les butées justement, notons qu’il est possible de régler la hauteur maximale du plateau, ce qui peut se révéler salvateur à la fois pour les échantillons et pour les objectifs. Il ne devrait pas être nécessaire de l’ajuster : le réglage par défaut devrait convenir.
Le porte-lame est très agréable à utiliser. Son maintien est ferme sans être constricteur : un ressort permet d’éviter qu’il claque contre la lame s’il est lâché de façon intempestive, et une butée nous empêche de l’ouvrir déraisonnablement. Je ne me souvenais pas de ces dispositifs sur le microscope que j’ai brièvement utilisé il y a près de trente ans. Encore une fois, ce microscope est rassurant !
Le système d’éclairage est composé d’une LED blanche de 10mm dans un condenseur Abbe, surmonté d’une lentille. Le diaphragme, ajustable en hauteur et - évidemment - en ouverture, permet de jouer sur l’éclairage apporté par le dessus à l’échantillon et ainsi d’observer différents détails en fonction des réglages.
Tête
La tête offre trois oculaires : deux pour l’observateur (gage de confort) orientés à 30° et un dédié à la caméra. Cette tête peut être pivotée à 360° (toujours pratique) et est escamotable en desserant la vis manuelle à proximité. L’écartement des yeux est évidemment réglable (de la même façon que sur des jumelles par exemple), ainsi que la dioptrie.

Attribution : Richard Dern
Détail de la tête du microscope. La vis pour la désolidariser du corps est visible sur la gauche. Le tube vertical en arrière-plan est l’oculaire destiné à la caméra.
On pourra y monter une paire d’oculaires d’un grossissement de 10x ou de 25x fournis, pour atteindre un grossissement théorique maximal de 1000x et 2500x, respectivement.
Le troisième oculaire sera surmonté d’un tube et d’un adaptateur destiné à la caméra (elle aussi fournie). Si j’apprécie de pouvoir adapter d’autres caméras que celle proposée, je regrette néanmoins qu’il n’y ait pas un système d’attache de la caméra un peu plus “rigide” : elle est simplement enfichée dans l’adaptateur (comme les oculaires). Du coup, elle tourne librement. C’est particulièrement agaçant compte tenu de la rigidité du câble USB fourni : il suffit de toucher le câble pour que la caméra bouge un peu.
Il faut cependant noter que cette liberté de la caméra est rendue nécessaire par le fait que la longueur du tube est ajustable, ce qui permet de jouer sur la netteté de l’image produite.
La caméra est une Swift EC5R de 5Mpixels, permettant la capture de photo et de vidéos d’une définition maximale de 2592x1944. Il est possible de la remplacer par des modèles plus récents et/ou plus perfectionnés, mais à des tarifs prohibitifs : l’EC5R se trouve aux alentours de 100€, ce que je trouve déjà relativement excessif.
Le port USB micro-B est situé sur le haut de la caméra dans le prolongement du tube, et rien n’est vraiment prévu pour le passage du câble ce qui, compte tenu de sa rigidité encore une fois, risque de le mettre sur notre chemin. Mais là aussi, il faut relativiser : avec une tête pivotant à 360°, il faut bien que le câble soit libre !
Lames
Une boîte de dix lames est fournie avec le microscope, dont cinq vierges et cinq préparées :
- une patte d’abeille ouvrière
- une coupe de testicule de lapin
- une coupe de muscle squelettique de chien
- une coupe d’épiderme d’oignon
- une coupe de graine de tournesol
Si cela permet d’utiliser son microscope directement sorti de sa boîte, on regrettera toutefois que si peu de lames préparées soient proposées. Certains microscopes vendus bien moins chers peuvent en proposer jusqu’à 25. De plus, les lames employées ne semblent pas être très bien lavées.
Mais je suis bon public : Swift met au moins quelque chose à notre disposition. D’autres constructeurs sont moins généreux. N’oublions pas toutefois à qui s’adresse ces produits. Dans cette gamme de prix, on est censés avoir passé le stade de la découverte.
C’est un détail mais je note que la boîte est robuste malgré sa faible contenance. Peu importe : on trouve des valisettes de rangement pour 100 lames à moins de 15 euros sur internet…
Nous explorerons ces lames dans un article ultérieur.
Clé USB
La clé USB fournie est revêtue de métal et dispose d’un couvercle pivotant. Sa faible capacité de 1Go ne la destine pas vraiment à stocker autre chose que ce qui y est déjà, à savoir le logiciel Swift Imaging 3.0 et son manuel (de 138 pages), ainsi qu’un guide d’installation des différentes caméras du fabriquant.
Voici le contenu complet de la clé :
/Volumes/DISK_IMG
├── Linux Installer Files
│ ├── Swift Imaging 3.0_Linux_64-bit.tar.bz2
│ └── Swift Imaging 3.0_Linux_86-bit.tar.bz2
├── Mac Installer Files
│ └── Swift Imaging 3.0_Mac.dmg
├── SDK & Driver Files
│ ├── Swift Imaging 3.0_DshowSetup.exe
│ ├── Swift Imaging 3.0_SDK.zip
│ └── Swift Imaging 3.0_TwainSetup.exe
├── Software Installation Guide(Chinese Version).txt
├── Software Installation Guide(English Version).txt
├── System Volume Information
│ ├── IndexerVolumeGuid
│ └── WPSettings.dat
├── User Manual
│ ├── Quick Start Guide
│ │ ├── EC Series
│ │ │ └── Swift EC Quick Start Guide EN DE CN JP.pdf
│ │ └── Swiftcam Series
│ │ ├── Swiftcam Camera Quick Start Guide_CN(配U盘).pdf
│ │ ├── Swiftcam Camera Quick Start Guide_DE(配U盘).pdf
│ │ ├── Swiftcam Camera Quick Start Guide_EN(配U盘).pdf
│ │ └── Swiftcam Camera Quick Start Guide_JP(配U盘).pdf
│ └── Software Help Manual
│ ├── Help Manual (Chinese Version).pdf
│ └── Help Manual (English Version).pdf
└── Windows Installer Files
└── Swift Imaging 3.0_Windows_32&64-bit.exe
11 directories, 18 files
Il reste un peu moins de 300Mo de disponibles sur la clé.
Il est très appréciable d’y trouver des versions pour macOS et GNU-Linux (en 32 et 64bits) en plus de la version Windows. C’est d’ailleurs l’un des facteurs qui m’ont décidé pour cet achat. On appréciera aussi la présence d’un SDK qui a l’air assez complet, utilisable en python, Java, .Net, etc., avec des spécificités pour chaque système d’exploitation. J’ignore si je vais m’en servir un jour, mais venant initialement de l’informatique, je suis ravi de voir tout cela.
Le code source intégral de l’application aurait été encore plus appréciable, mais c’est déjà pas mal.
Je vous proposerai le test de l’application dans un autre article.
Conclusion

Attribution : Richard Dern
Tout est en ordre, tout est en bon état, tout est qualitatif, tout va bien !
Il me tarde évidemment de placer mes propres échantillons sous ces objectifs, mais déjà là mon enthousiasme est revenu à des niveaux similaires à ma bonne époque de l’informatique. Je me réjouie d’explorer les cinq lames préparées, ce qui me permettra de me familiariser avec la bête, comprendre l’impact de chaque réglage sur l’observation, constater les limites de l’appareil, etc.
Il m’en a coûté 409€, mon cadeau de Noël pour 2024. Investissement a moyen ou long terme, l’avenir nous le dira, mais en tout cas, investissement sur ma bonne santé mentale. Jusque là, il vaut chaque euro dépensé.
Je vais devoir me retenir de spammer de nouveaux articles prochainement !