Après avoir passé une Veronica persica sous mon microscope, ma prochaine observation florale est une Cardamine des prés, une autre petite fleur trouvée dans mon jardin.

Attribution : Richard Dern
Avec Veronica, j’ai pu constater les effets — délétères en l’occurrence — d’une observation dans un milieu sec. Ici, j’ai expérimenté la glycérine végétale. Après avoir “délicatement” sectionné un pétale (aussi délicatement que possible avec mes grosses mains pleines de doigts), je l’ai posé sur une lame et j’ai appliqué une goutte de glycérine, de sorte à “noyer” l’échantillon. J’ai également pensé à prélever une étamine (plus exactement, une anthère), ce que je n’avais pas fait pour Veronica.
La glycérine présente l’avantage d’être plus visqueuse que l’eau ou le sérum physiologique, ce qui s’avère très confortable pour préparer la lame : la pose de la lamelle se fait tout en douceur. Mais, exactement comme prévu par ma synthèse des milieux de montage, elle a l’inconvénient d’augmenter le risque d’emprisonner des bulles, et c’est bien ce que j’ai observé.
Je note en revanche l’intérêt flagrant de la glycérine (et de la lamelle), au regard de la netteté de mes prises de vue. Évidemment, j’ai besoin de plus de pratique, mais je note une amélioration par rapport à mon observation de Veronica.

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La glycérine emprisonne des bulles, parfaitement visibles ici (à l’objectif 4x) autour de l’anthère
La photo précédente met d’ailleurs en évidence le masque de lumière que j’ai utilisé pour mes prises de vue. Il sera probablement évident pour un œil averti, peut-être un peu moins pour un œil novice. On devrait pouvoir en deviner la forme en 3/4 de disque, et son intérêt de mettre en évidence certains reliefs.

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Probablement le pollen, encore dans les sacs polliniques mais compressé par la lamelle (objectif 10x)
J’ai encore un peu de mal à ajuster la lumière : mes clichés sont parfois trop sombres, comme sur les clichés suivants, ce qui ne m’empêche pas d’apprécier les couleurs naturelles de la fleur.

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 10x

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 10x
D’autres clichés me semblent, au contraire, surexposés.

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 4x

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 10x
Occasionnellement, j’ai pu observer des sortes de grains verdâtres, comme posés sur le pétale.

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 10x, et possible grain de pollen

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Cellules papillaires de l’épiderme supérieur à l’objectif 10x, et possible grain de pollen. J’ai ajusté la profondeur de champ pour que le pétale soit plus net, au détriment du grain de pollen
Au 40x, on reconnait les cellules papillaires déjà vues chez Veronica, et leur aspect “cotonneux” dû à leur forme oblongue, étirée vers le haut, ce qui rend difficile (avec ma technique encore maladroite) l’obtention de prises de vues bien nettes.

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Cellules papillaires à l’objectif 40x

Attribution : Richard Dern
Cellules papillaires à l’objectif 40x
J’ai l’indéniable sentiment de progresser.
Sur une échelle de 1 à 100 où à 1, je suis un novice complet et à 100, je suis un laborantin chevronné, j’ai dû passer de 1 à 2 1.
J’apprends à manier le condenseur et le diaphragme, et je m’amuse avec mes masques de lumières (dont l’article est toujours prévu pour une publication prochaine). Mais surtout, je commence à m’habituer aux milieux de montage. Et, voyant que j’arrive à obtenir de meilleurs clichés, cela me pousse à continuer mes expérimentations. Et à apprécier les beautés de la Nature, dont seule l’échelle macroscopique m’était accessible jusqu’ici.
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Référence à la série Kaamelott, et plus précisément à l’épisode 25 du Livre IV, “L’échelle de Perceval”. ↩︎