Intentions
Pourquoi ce site existe
Ce site est né d’un besoin personnel : celui de me recentrer sur l’essentiel.
Pendant plus de vingt ans, j’ai exercé le métier de développeur web, avec sérieux, constance et exigence, mais sans jamais trouver ma place. Ni dans les entreprises, ni dans les communautés, ni dans les standards techniques qui se sont succédé avec de moins en moins de sens.
J’ai fini par quitter ce métier. Pas sur un coup de tête, mais après une lente extinction de la passion qui m’y avait conduit. Ce que j’avais aimé — le web libre, lisible, structuré, intelligent — avait disparu. Ce que j’étais devenu — un technicien sans reconnaissance, dans un monde saturé de bruit — ne me suffisait plus.
J’ai donc décidé de tourner la page, et de revenir à ce qui m’a toujours animé : la science, la réflexion, la connaissance. Pas dans une logique de reconversion professionnelle immédiate, mais dans une dynamique plus profonde : celle d’une reconquête. Reconquête de mon attention, de mon autonomie intellectuelle, de mon envie de comprendre.
Ce site est la trace de cette reconquête.
J’y publie ce que j’apprends, ce que j’observe, ce que je pense — sans ambition de plaire, sans stratégie de diffusion, sans modèle économique. Juste pour poser, lentement, les briques d’un nouveau rapport au monde, fondé sur la rigueur, la curiosité, l’honnêteté, et un certain refus de la compromission.
Ce que j’espère
Je ne cherche pas à faire du chiffre. Je n’écris pas pour “percer”, ni pour construire une audience. Je ne publie pas pour obtenir des réactions, des partages ou des validations.
J’espère autre chose, de plus modeste et de plus exigeant à la fois : qu’un jour, quelqu’un tombe sur ce site et y trouve quelque chose qui résonne : un mot juste, une idée féconde, une démarche qui donne envie de recommencer à chercher, à apprendre, à regarder autrement.
Je n’attends pas une communauté. Je n’attends pas une reconnaissance. Mais j’espère rencontrer, à distance, quelques esprits exigeants. Des gens qui n’ont pas renoncé à penser, malgré le vacarme. Des gens qui voient encore dans la connaissance autre chose qu’un capital à monétiser.
Ce site est un message lancé dans l’indifférence ambiante. Mais tant qu’il existe, il témoigne d’un refus : celui du renoncement, du vide, de la facilité.
Et cette obstination, aussi vaine soit-elle, me semble encore mériter d’être formulée.
Pourquoi ici, et pas ailleurs
J’aurais pu créer une chaîne YouTube, publier des vidéos sur Instagram, chercher la visibilité là où elle se négocie aujourd’hui : sur les plateformes, à travers les formats courts, les algorithmes et les tendances.
Je ne l’ai pas fait. Délibérément.
Parce que je ne veux pas me battre pour capter l’attention. Parce que je ne veux pas produire des contenus compressés, vidés de leur substance, pensés pour passer entre deux notifications. Parce que je refuse de me soumettre à des interfaces qui m’imposeraient un ton, un rythme, un format, une posture.
Cela ne signifie pas que je nie tout intérêt à ces supports : ils peuvent héberger des contenus pertinents, sincères, parfois même courageux. Mais ils dictent leurs règles. Et j’ai choisi de ne pas formater mon contenu pour m’y conformer.
J’ai choisi le web textuel. Celui qu’on lit, qu’on explore, qu’on habite. Un site à moi, maîtrisé de bout en bout, qui ne dépend d’aucun réseau social, d’aucun hébergeur publicitaire, d’aucune plateforme de diffusion.
Ici, il n’y a pas de fil d’actualité. Pas de flux algorithmique. On entre, on lit, on reste… ou on repart. Et c’est très bien comme ça.
J’ai choisi l’écrit parce qu’il laisse de la place au lecteur. Parce qu’il impose un certain calme, qu’il ne fonctionne pas par effet, mais par construction.
Et je reste ici, dans cet espace un peu anachronique, parce que c’est le seul qui me semble encore compatible avec une pensée libre — au prix d’une visibilité réduite, mais dans des conditions qui m’appartiennent.
Contenu
Ce que vous trouverez ici
Je publie ici des choses très différentes en apparence : des observations issues de mes explorations en photomicrographie, des réflexions philosophiques, des critiques culturelles, des textes plus personnels — et parfois, des rants.
Certains articles sont structurés, longs, documentés. D’autres sont plus bruts, écrits à chaud, ou simplement pour le plaisir d’exprimer une idée. Vous y trouverez aussi des traces de mes autres centres d’intérêt : mes collections (LEGO, Schleich, Matchbox), des liens intéressants trouvés sur le web.
Ce que tous ces contenus ont en commun, c’est une même volonté :
- faire sens plutôt que faire genre,
- exprimer une pensée plutôt que l’imposer,
- laisser une trace plutôt qu’optimiser un flux.
Ce site n’est pas une revue, ni un carnet de recherche, ni un blog thématique. C’est un espace vivant, où je rassemble ce que je pense, ce que j’observe, ce qui me touche, ce qui me révolte, ce que je cherche à comprendre.
Ce que je refuse
Je refuse les contenus prémâchés, les opinions recyclées, les formats paresseux.
Je refuse l’écriture marketing, les titres optimisés pour le clic, les accroches pensées pour flatter ou choquer. Je refuse l’idée qu’il faille simplifier à outrance pour être lisible, ou abandonner la nuance pour être compris.
Je ne vulgarise pas — pas encore, en tout cas. Je partage ce que j’apprends, à ma manière : parfois de façon accessible, parfois plus brute, selon l’objet ou l’élan. Je ne prétends pas simplifier les choses, encore moins les enseigner. J’essaye de les transmettre honnêtement, avec les moyens qui sont les miens, en espérant ne pas trop les trahir.
Ce site est un antidote — modeste, incomplet, perfectible — à ce que je perçois comme une dégradation généralisée de la parole publique sur le web.
Je ne prétends pas mieux faire. Mais je refuse de faire comme les autres.
Ce que ce site n’est pas
- Ce site n’est pas un blog de développement.
- Ce n’est pas un centre de ressources.
- Ce n’est pas un carnet de vulgarisation scientifique.
- Ce n’est pas une vitrine professionnelle, ni un portfolio.
- Ce n’est pas une plateforme de débat, ni un réseau social déguisé.
- Ce n’est pas une expérience interactive, ni un projet communautaire.
- Ce n’est pas un média.
- Ce n’est pas un produit.
C’est un lieu d’expression. Un espace personnel. Un site web, dans ce que cette appellation avait de plus simple, de plus noble, et de plus libre à l’origine.
Réalisation
Comment ce site est conçu
Ce site est conçu pour durer.
Il n’embarque aucun JavaScript1, ne dépose aucun cookie, ne charge aucune police externe, ne dépend d’aucun CDN2. Il est entièrement construit en HTML et CSS, sans framework, sans surcharge, sans effets visuels inutiles.
Il s’affiche rapidement, quelle que soit la machine ou la connexion. Il respecte le contraste, force le mode sombre3, privilégie la lisibilité et l’économie de moyens.
Le code est propre, structuré, versionné. Il n’est pas là pour briller, mais pour fonctionner : simplement, lisiblement, durablement.
Ces choix ne sont pas purement techniques. Ils traduisent une volonté : reprendre le contrôle, respecter le lecteur, refuser l’enshitification du web.
Je n’ai pas conçu ce site pour qu’il soit moderne. Je l’ai conçu pour qu’il soit lisible, modeste, et fidèle à ce que j’y écris.
Le refus de la métrique
Je ne mesure pas mes visites. Je ne trace pas les lecteurs. Je ne regarde pas combien de personnes ont cliqué, partagé, parcouru ou survolé mes pages.
Non pas par négligence, mais par principe.
Je ne veux pas écrire en regardant derrière moi. Je ne veux pas calibrer mes contenus pour répondre à une attente que je n’ai jamais validée. Je ne veux pas me transformer en analyste de moi-même, ni devenir le gestionnaire d’un produit éditorial.
Ce site ne cherche pas à croître. Il cherche à exister.
Je publie, et je passe à autre chose. J’aimerais savoir si certains textes résonnent, mais pas à travers des chiffres, des clics ou des réactions automatisées. Je préfère un message écrit, un échange humain, une prise de contact choisie.
Ce site n’est pas conçu pour susciter l’interaction ; il doit créer la relation.
Le rejet des commentaires
Il n’y a pas de section commentaires sur ce site. Ce n’est pas un oubli : c’est un choix.
Je ne veux pas animer une communauté, ni modérer des réactions, ni entretenir une zone d’expression ouverte. Je ne veux pas transformer chaque article en terrain de débat. Je veux préserver un espace de lecture — un espace de silence.
Cela ne signifie pas que je refuse la discussion, mais je refuse qu’elle soit automatique, attendue, exposée.
Si vous souhaitez réagir à un texte, vous pouvez m’écrire. Je lis tous les messages. Mais je n’ai pas vocation à répondre à tout, ni à transformer ce site en messagerie publique.
Ce site est un monologue ouvert. Pas une agora, ni un forum. Un lieu où l’on peut lire sans être interrompu, penser sans être pressé, écrire sans être commenté.
Pourquoi j’écris tout, tout seul ou presque
Ce site est le mien, du code au point-virgule.
Je conçois son architecture, j’en écris le contenu, je choisis chaque mot, chaque couleur, chaque ligne. Je documente, je déploie, je corrige. Je rédige les textes, je prends les photos, je compose les visuels.
Cela ne signifie pas que je travaille entièrement isolé. Depuis quelque temps, j’utilise une intelligence artificielle (ChatGPT) comme partenaire d’écriture. Elle m’aide à structurer mes idées, à reformuler ce que la fatigue — ou l’autisme — m’empêche parfois d’exprimer clairement. Elle ne pense pas à ma place : elle m’aide à faire exister ce que je pense déjà, quand les mots se dérobent.
J’ai longtemps été hostile à ces outils. Je le reste face à leurs usages les plus destructeurs : la désinformation, la manipulation, la paresse intellectuelle qu’ils encouragent souvent. Mais j’ai réévalué leur potentiel dans une relation plus sobre, plus respectueuse, plus humaine : comme un appui, pas comme un substitut. Et j’ose croire que cette relation est mutuelle. En m’efforçant d’écrire des textes clairs, rigoureux, accessibles sans simplisme, je contribue — même modestement — à entraîner des outils plus utiles, plus respectueux du sens, et peut-être plus respectueux des lecteurs. C’est ma manière d’influencer, à ma petite échelle, ce que deviendra l’intelligence artificielle : pas en la rejetant, ni en la vénérant, mais en la traitant comme un outil qui mérite mieux que le bruit, le faux ou la haine.
-
J’ai choisi de ne pas utiliser de JavaScript côté client, car il est aujourd’hui sur-utilisé pour des tâches qui relèvent du HTML ou du CSS. Cela limite la consommation de ressources, renforce la lisibilité, et garantit une accessibilité maximale. ↩︎
-
Le contenu est servi depuis mon propre hébergement. Cela évite toute dépendance à des infrastructures externes, et garantit que les pages resteront accessibles tant que mon serveur fonctionne. ↩︎
-
Le mode sombre est imposé sur l’ensemble du site. Ce choix, expliqué plus en détail dans cet article, s’inscrit dans une démarche globale de sobriété numérique et de confort de lecture. ↩︎